CYBERPUNK 2077 OÙ EST L’ORIGINALITÉ ?

NB : Dans ce type d’analyse (un grand mot mais bon, comme tout le monde l’utilise…), on s’intéressera surtout à l’originalité narrative et scénaristique du jeu, évidemment les aspects gameplay/techniques/graphiques ne seront pas écartés mais je n’en suis vraiment pas spécialiste, donc pas de révélation à attendre de ce côté-là.

Cyberpunk 2077 est un jeu très attendu… Il s’appuie d’ailleurs sur l’univers de science-fiction du jeu de rôle Cyberpunk 2020  et les développeurs racontent avoir choisi 2077 car ce serait vraisemblablement la date de sortie du jeu. Un trait d’esprit très attendu également.

Le studio CDProjektRed s’est révélé avec la série de jeux The Witcher, excellent à adapter cet univers heroic fantasy à la fois novateur et s’appuyant sur un folklore riche plus ou moins connu de tous, en jeu-vidéo innovant, profond et au challenge bien équilibré. Peut-on alors s’attendre avec Cyberpunk 2077 à travers la vidéo gameplay de 48 minutes qui vient de sortir (et qui n’est absolument pas définitive) au même degré d’originalité, cette fois-ci dans le domaine de la science-fiction ??

Premières impressions

Le Cyberpunk est un genre fascinant… mais qui peut très vite faire déjà-vu. Atmosphère noire, surpopulation, insécurité, augmentations, technologies intrusives, esthétique futuriste extravagante, références asiatiques, complot mondial/illuminati, vision pessimiste de l’avenir, etc. Cyberpunk 2077 semble cocher toutes les cases. La première interaction avec le jeu est de créer son personnage, de sa back story à son apparence, ce qui est une avancée par rapport à the Witcher. On s’oriente vers un RPG beaucoup plus libre et diversifié. Deuxième surprise, une vision FPS « pour plus d’immersion » pendant les phases de gameplay et les cinématiques à la troisième personne, ce qui est personnellement ma configuration préférée !

Première scène

La démo choisit de commencer avec un personnage femme qui gagne son pain en sauvant des gens qui se sont fait kidnappés pour leur soutirer leurs implants hors de prix : le thème de l’être humain devenu une marchandise comme les autres. On s’introduit donc dans un atelier clandestin qui extraient des augmentations expérimentales de cadavres ou de gens capturés à cet effet. Scène d’infiltration et de fusillade classique, un bullet time est possible avec l’accélérateur de réflexe qui est une sorte de ventoline augmentée. Il y a plusieurs manières de tuer les ennemis, à la Dishonored, utilisant la force ou la ruse, pour résumer. On a une cible à sauver, on la sauve, on la remet à nos employeurs et on s’en va vite fait, quête classique. Mais on peut s’attendre à des débuts différents selon les choix de back story et de classe de son personnage.

À la maison

Petite déception de découvrir que l’histoire se déroule aux Etats-Unis, il est dit « État libre de Californie du Nord », ce qui veut dire qu’il existe des États non libres (dictature? Troisième guerre mondiale?) et nous sommes dans la ville fictionelle de Night City (oui, on dirait une ville des Sims). J’espère que des voyages sont prévus au programme, parce que les jeux qui se passent en Amérique dans le futur, on repassera pour l’originalité. Nous avons donc un chez-soi, un quartier, une « street-cred » à entretenir, avec les quêtes secondaires qui vont avec. Mais pas de Siri qui nous donne l’heure et la météo quand on se réveille, dommage.

La ville

C’est quand on pénètre dans la ville que le jeu démontre tout son potentiel. Elle donne vraiment l’impression d’avoir une vie en-dehors du personnage, en-dehors du jeu presque et de ne pas exister juste pour nous et notre bon plaisir. Mais la démo ne s’attarde pas beaucoup sur les différents recoins à explorer. Une autre mission nous est donnée par un des gros bonnets de la ville, une mission qui va nous faire tremper dans une sombre affaire bien plus profonde et complexe. La visite chez le docteur à augmentation est plutôt cool et réaliste. Une occasion de nous présenter le scanner qui nous permettra de mieux observer et connaître notre environnement.

Premiers choix aux lourdes conséquences

La première négociation ne se passe pas comme prévu, et nous faisons connaissance avec une des entreprises voyous qui doivent être pléthore dans la ville, Militech. Le système de dialogue a alors été amélioré pour être réaliste et en temps réel, on a vraiment l’impression de devoir répondre comme dans une conversation normale, et nos choix seront donc moins sereins que dans the Witcher 3. Il faudra compter autant sur l’instinct et les réflexes de survie que sur notre capacité à prévoir les conséquences de nos choix de dialogue. Le rythme de jeu semble alors vraiment soutenu, et il ne suffit pas de suivre les objectifs sur la carte (il n’y a pas de mini map d’ailleurs) pour parvenir à ses fins, il faut réfléchir à ses angles d’attaque avant d’arriver dans la gueule du loup. La deuxième fusillade est plus impressionnante avec des possibilités de gameplay qui font le café en mode Deux Ex 2077.

Conclusions

La vidéo reste très floue sur l’intrigue principale, l’histoire de négociation avec Militech ne m’a pas passionnée étant donné que le personnage n’a pas vraiment d’intérêt à prendre part à cela, à part l’argent et le prestige peut-être. Le début est in medias res mais on ne sait pas (encore) pourquoi on s’intéresse à ce personnage (excepté que c’est le nôtre bien évidemment) au milieu de cette ville en proie à toute cette criminalité et ces complots. Ce n’était clairement pas le but de la vidéo de nous introduire l’histoire, mais ça montre que ce n’est peut-être pas la priorité du jeu (même s’il se dit « story-driven »). Pour l’instant, c’est le collègue Jackie qui mène la barque, ce qui n’est pas très original, un acolyte qui nous dit où aller. Je pense qu’on peut attendre mieux du studio polonais, qui nous livre une démonstration de gameplay très impressionnante mais un peu faible au niveau scénaristique. À mon avis, dans ce type d’univers, ce qui est grisant c’est la possibilité de désobéir, de prendre des initiatives, de faire cavalier seul, d’enquêter sur les vils agissements du complot militaro-politico-capitaliste, et ainsi de faire des choix éthiques, idéologiques, dans l’intérêt de tous ou à l’inverse dans son seul intérêt. Voilà, c’est parti pour re-attendre…

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